Bleu et blanc

5 mois se sont ecoules depuis l'andalous.
Et je pense toujours a lui quotidiennement.

Je n'en parle pas. Car je pretends l'avoir oublie.
Je pretends avoir avance, depasse cela.
Pretendre devrait m'aider a oublier. Mais il n'en est rien.

Je n'ai jamais regrette la rupture.
L'andalous ne pouvait pas me rendre heureuse.
Il etait trop blesse lui-meme. D'une circonspection qui aurait fait place a un abandon que je n'etais pas sure de pouvoir assumer.

Son silence de l'apres etait eloquent de ressentiment, et de deception.

Je n'ai jamais reussi a renouer avec lui.
c'est de cela que j'aurais eu besoin, pour aller de l'avant.

En mettant fin a notre relation, j'ai aussi ferme une porte ouverte sur un monde fascinant. La culture du sud de L'Espagne, de Cadix a Tarifa, jusqu'a Tanger au Maroc.
Des week-end d'escapade dans les villages de la region. Un lit a mourir de confort, un appartement lumineux, magnifique.

J'ai ferme la porte, et je souhaite a present ne jamais l'avoir ouverte.
J'ai pourtant bien failli ne jamais le rencontrer cet andalous.
Car je devais avoir une visite de l'etranger.
La visite a ete annulee au dernier moment, me permettant de participer a ce repas chez l'andalous.

Bizarrement, j'avais trouve son appartement tres facilement, rien qu'avec le nom du metro le plus proche, moi qui venait d'arriver et qui n'avait qu'une idee vague de sa localisation.

J'aimerais maintenant que ce concours de circonstance n'ait pas ete favorable a cette rencontre.
Je n'aurais pas ainsi cette vision, cette illusion, ce manque, qui me hante, quotidiennement et bien plus. Me pousse a marcher dans son quartier ou je ne le croise jamais.
Et pourquoi je me dis.
Pourquoi est-ce que je ne le rencontre jamais.

L'andalous va hanter mon sejour dans cette ville. Il va falloir que je quitte la ville pour vraiment oublier.

Dans cette ville, autrement si belle, je me sens changee..

Le soleil ne suffit pas a rechauffer la froideur humaine.
J'ai froid.

Tant de garcons m'y ont regardee, m'y ont desiree.
Pour me laisser, seule avec mes reves, quand a mon tour je me suis tournee vers eux.

Je me sens comme.
Denaturee, usee.
vieillie.

Je me sens.
Je ne sais pas si.

Me jeunesse. Est-ce trop tard.

Je me rappelle a present.
Je voulais la rattraper, et au contraire maintenant.
J'ai l'impression de m'en etre encore plus eloignee.

J'ai l'impression que je l'ai laissee dans ma ville d'adoption.

J'ai hate de rentrer.

je ne veuille plus lui parler. Peut-etre voulait-il une vengeance.

Mais il n'empeche.
Sur la plage, devant lui, j'etais tres belle.
Avec mon debardeur gris, aux bretelles croisees dans le dos, epousant mes formes, mes cheveux boucles et souples, ma peau deja bronzee et lisse.

J'avais voulu une vengeance, je l'avais desiree, il y a 1 an.
J'avais jure que mon dernier mot n'etait pas dit.
Et finalement la vie me l'a donnee sans que j'aie a la premediter.

Moi, 1 an apres l'humiliation.
Radieuse et libre. Installee dans la ville qu'il aime, et ou il ne pourra jamais vivre.
Qui ne lui tiene meme pas rigueur de ses bassesses.

De vengeance, je n'aurais jamais imagine plus savoureux.

Cette apres-midi je vais a la plage, dans la ville de mon beau caribbeen.

Je me met a l'endroit ou nous nous sommes rencontres. Mais sans nostalgie aucune, car du temps a passe, depuis cette rencontre qui a dechire mon coeur. Et je suis desormais une assidue de cette plage que j'aime beaucoup.
J'etais un peu nostalgique ces temps-ci. Je repensais a Mr Nice Guy. Car l'annee derniere a la meme periode, nous faisions des sorties ensemble.
Nous dansions ensemble, sur des rythmes chauds.

J'etais fascinee par sa contenance, sa beaute. Son charisme.
Je me suis imaginee avec lui. Sans savoir vraiment pourquoi car nous avions peu en commun. Mais il me donnait des envies d'infini.

Aujourd'hui je suis donc a la plage avec une amie.
Nous parlons, nous rions.
Je lui parle de mon officiel, qui vient me voir bientot.
Il fait tres beau, tres chaud. C'est comme en ete.

Et puis le temps se rafraichit, alors que le soleil se couche sur la mer. Je regarde autour de moi, les groupes de tres jeunes gens, toutes ces couleurs, les peaux deja bronzees, les lunettes de soleil, les diademes..
Et mon regard s'arrete.
Ce groupe.
Ce garcon.
Je connais sa figure.
Ils s'appretent a partir d'ailleurs. Et je finis par le reconnaitre.

Il s'agit de jeune premier.

Jeune premier.
A quelques metres de moi avec un groupe de personnes et une fille que je reconnais comme sa copine.

Il m'a vue aussi. Mais je ne sais pas depuis quand.
Il m'observe peut-etre depuis un moment. Ou peut-etre qu'il vient aussi de me voir.

Nous parlons donc, car je me suis levee pour le saluer alors que son groupe se dirigeait vers nous pour partir.

Il a l'air gene. Il me dit qu'il m'a envoye un message.
Je lui ai dit que je ne l'ai pas recu.
Je lui explique pourquoi son attitude d'il y a deux mois m'avait deplue.

Nous parlons un peu de ma vie ici. Il me dit qu'il est en vacance pour quelques jours encore.
Et nous nous quittons.

De retour avec mon amie, je garde ma contenance.
Apres tout, beaucoup s'est passe apres jeune premier.
Mr Nice Guy, mon beau Caribbeen.
Une vie nouvelle dan une ville nouvelle.
L'Andalous..

Je suis contente de voir que cela ne m'affecte pas.
L'essentiel apres tout pour mon bien-etre, c'est que nous soyons capable de parler normalement, et que tout sentiment negatif soit efface.

Malgre moi j'attends quand meme maintenant, un signe de sa part.
Car je l'appreciais beaucoup.
Mais je ne me laisse pas submerger.

Et je continue mon parcours.
Dehors le soleil brille, de plus en plus fort.

J'ai un livre a la main.
Un stylo dans l'autre.

Les garcons je les vois.
Mais je ne les laisse pas m'approcher.

Ce qui compte c'est.
Ce livre dans ma main, et ce stylo dans l'autre.
Et cette inspiration qui ne me quitte pas..

C'est tout ce qui me reste donc.
La semaine derniere, jeune premier entre en contact avec moi.
Je me rappelle avoir attendu ce moment, pour me venger, mais la semaine derniere, j'avais oublie tout ca, trop de choses se sont passees.
Entre temps, j'ai fremi pour Mr Nice Guy, tombee eperdument amoureuse de  beau caribbean et frequente un andalous.

Il m'ajoute donc, a ses amis. Sans me parler.
J'hesite a l'ajouter. Je me dis: 'que me veut-il'
Puis je l'ajoute et.
Je vois qu'il affiche sa relation avec sa copine avec une ostentation pas naturelle.
Il ne me parle toujours pas. Et montre de plus en plus d'ostentation.
Touché
J'observe, je tremble de colere. Comment peut-il.
Et ne devais-je pas me venger?
Coulé
Je le supprime sans lui avoir addresse la parole.
je sais que j'ai deja eu ma vengeance. En venant vivre dans cette ville dont lui-meme a de fortes attaches. Et qu'il est force de vivre dans une autre qu'il n'aime plus..

Quand je m'ennuie, je pense a l'andalous.
De lui aussi, j'ai envie de me venger.
De n'avoir pas su m'apprecier.
De m'avoir laissee partir.
La seule consolation qui me vient a l'esprit c'est ma certitude que plus jamais il n'aura a nouveau dans ses bras un fille avec a la fois a la peau aussi brune,  aux cheveux aussi boucles et soyeux, aux reins aussi cambré, aux fesses aussi parfaites. Aux seins aussi bien formes.
Je le sais, cela.

Mais il n'empeche.
c'est une pietre consolation car des soirs comme celui-ci, il me manque.
J'aimerais juste son amitie. Pas plus.
Mais cela aussi, il me l'a refuse.

J'ai decide de mettre un terme a ma vie underground.
Plus envie de tout cela.

Envie de garder ma plenitude
De ne surtout pas la perdre pour un garcon.
Envie de me developper, de m'instruire, d'evoluer.
Plus de dependre de l'etincelle amoureuse pour exister.

Pour la derniere fois, je me retourne sur ce passe encore proche.
Pour definitivement me tourner vers l'avenir.
Un avenir fait de livres, d'ecriture, de critique, de belles amities. De developpement personnel.

Je suis sereine.

Je ne comprends pas comment deux individus peuvent s'apprecier, vraiment.
Mais etre incapable de faire fonctionner une histoire d'amour.

Je repense naturellement a toutes mes histoires passees.
Celle-ci etait celle qui avait de loin le plus de potentiel.

Et pourtant..

J'ai mis un terme tout a l'heure, par message telephonique, avec ce qui aurait du prendre fin il y a longtemps.
Je lui avait explique avant de partir pour Noel que de le voir tous les 10 jours ne me convenait pas. Que j'aimais sa compagnie, mais qu'il semblait m'eviter.
Il a bredouille, avance qu'il pensait que notre relation n'avait qu'une vocation legere.
Je n'ai pas bien compris son discours.
Quelque chose de leger n'influe pas forcement sur la frequence des entrevues.
Et puis nous ne faisions jamais l'amour, alors a quoi bon?

Apres Noel il m'a appelee, nous nous somme vus, mais la encore, point d'invitation chez-lui, et je le trouve tres emprunte, intimide presque.
Et puis nous convenons de nous voir aujourd'hui.
Et a nouveau, il me prefere a l'un de ses meilleurs amis. M'envoie un message pour me le dire.
Je lui renvoie un message de rupture.

Je suis fiere de ce message, et aussi, d'avoir pris l'initiative d'en finir. Cela m'arrive si peu, de prendre cette initiative.
Cela prouve aussi que j'ai repris beaucoup de force mentale.
Car l'andalous m'a beaucoup aide au debut. Il a ete une force morale tres grande au milieu des difficultes que j'ai rencontre dans la ville.
Cela me manquera, tout autant que, meme si je ne crois pas etre materialiste, son magnifique appartement au coeur du quartier le plus dynamique et cosmopolite de la ville.

Mais ce soir je ne suis pas vraiment triste.
Un peu decue peut-etre, mais je crois avoir fait mon deuil avant cela.
Et je sais que j'ai pris la bonne decision.

Aujourd'hui, j'ai envie de dire 'no more'

J'ai contacte l'andalous, nous nous sommes vus. De son cote je ressens un manque d'enthousiasme.
Et je dis 'no more'.

Je ne ferai plus le premier pas.